132 points scrutés sans concession, prix en hausse, délais qui filent : le contrôle technique n’a rien de l’inspection de routine. Depuis mai 2018, les automobilistes français font face à une véritable montée en gamme, dictée par la directive européenne du 3 avril 2014. Au centre de cette réforme, une volonté affichée : réduire concrètement le nombre de victimes sur le réseau routier européen entre 2010 et 2020. Au final, l’examen standard s’est effacé devant un contrôle plus fouillé, plus long, nettement plus rigoureux, et forcément, plus cher qu’avant.
Le nouveau contrôle technique
Depuis le 20 mai 2018, chaque conducteur s’incline devant des exigences renforcées. Plus question de faire l’impasse sur l’état de sa voiture sous peine de devoir repasser une contre-visite, une étape de moins en moins rare. Le contrôle technique 13013 renforcé doit pouvoir rajeunir le parc roulant : l’âge moyen des véhicules français frôle les 9 ans, et un véhicule sur cinq dépasse les 15 ans. Désormais, le contrôle compte 132 points à vérifier (8 de plus qu’auparavant) et 668 défauts recensés, soit près de 50 % de plus qu’avant la réforme. Autant dire que le tri se fait sans ménagement.
L’ensemble des défauts se déclinent désormais en trois niveaux : mineur, majeur ou défaillance critique. Derrière ce durcissement, l’addition grimpe aussi. En pratique, il faut prévoir entre 75 et 90 euros en moyenne pour la visite initiale, auxquels s’ajoutent facilement 15 euros en cas de contre-visite. Fini le contrôle rondement mené en une trentaine de minutes : il faut parfois patienter plus longtemps, et certains centres alourdissent la note, justifiant par l’intensité du travail demandé.
Prévention des accidents liés à des défaillances techniques
Les accidents déclenchés par des problèmes techniques ne relèvent pas du mythe. Leur ampleur dépasse largement ce que l’on imagine. Pour lutter concrètement contre ces drames évitables, le contrôle technique 13013 a vu le jour, suite à l’initiative européenne datant de 2014. L’idée ? Resserrer la surveillance et ne rien laisser passer.
Un renversement marquant intervient : bien des défauts autrefois mineurs passent désormais dans la catégorie des défauts majeurs, ce qui augmente automatiquement la fréquence des contre-visites. Impossible donc de faire l’économie d’une inspection minutieuse. Les rendez-vous s’allongent, et le budget à prévoir suit la même courbe.
Le rythme, lui, demeure inchangé : contrôle six mois avant le quatrième anniversaire de mise en circulation, puis tous les deux ans pour conserver le droit de rouler. Impossible de se soustraire à ce calendrier, chaque échéance imposant préparation et rigueur. Pour beaucoup, ce passage régulier s’apparente à une discipline incontournable, la seule manière d’éviter mauvaise surprise et immobilisation forcée.
La nouvelle version du contrôle technique impose un message net à tous : chaque détail, chaque négligence peut devenir une infraction, sanctionnée dans la foulée. Les règles se sont durcies et le portefeuille s’en ressent. Reste à voir si cette approche tiendra ses promesses, là où chaque petite vague technique peut bouleverser le quotidien d’un conducteur ordinaire.












