Oubliez les classements, mettez de côté les palmarès : Jean-Jacques Goldman n’a jamais eu besoin de mode d’emploi pour marquer la chanson française. Sa trajectoire débute bien avant les projecteurs, lorsqu’il multiplie les expériences au sein de groupes divers, cherchant sa voie mais posant déjà les jalons d’une carrière hors norme. Derrière le tube « Quand la musique est bonne », ce sont des années d’expérimentations, de rencontres et de doutes qui s’accumulent. Retour sur ce parcours singulier et sur les secrets de la chanson qui a fait danser toute une génération.
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La carrière musicale de Jean-Jacques Goldman
On pourrait croire que tout commence dans les studios, mais c’est bien à quatorze ans, au sein d’une chorale paroissiale, que Jean-Jacques Goldman découvre la scène. Ce premier contact avec le chant collectif lui donne le goût du partage musical. Il monte ensuite un groupe, qui ne survivra pas à son départ, preuve que dès le départ, c’est sa personnalité qui aimante les autres.
Après un service militaire, il se joint au groupe Tai Phong. Là, la dynamique change : Goldman se frotte à l’écriture, à la composition, et petit à petit, le succès s’esquisse. Entre 1976 et 1978, il tente l’aventure solo avec trois 45 tours qui passeront pourtant presque inaperçus. Puis, le groupe se sépare. Mais le destin s’invite lorsqu’un éditeur, Marc Lumbroso, repère le chanteur et lui propose de prendre son envol.
Il faudra patienter jusqu’en 1981 pour le voir signer avec un label et sortir deux albums sans titre officiel, deux disques qui rencontrent enfin le public. Goldman enchaîne ensuite les collaborations : Michael Jones, Céline Dion, Johnny Hallyday, autant de rencontres qui élargissent son univers. En 2001, il surprend encore avec des sonorités zouk et disco, prenant le contre-pied du rock qui l’a longtemps caractérisé. Ce virage sera salué, confirmant sa faculté à se réinventer. Après la sortie de son dernier album la même année, il met un terme à sa carrière discographique, laissant derrière lui une discographie qui continue de résonner.
Le succès de « Quand la musique est bonne »
Chanson phare du deuxième album de Jean-Jacques Goldman, « Quand la musique est bonne » voit le jour en 1982. Le titre, écrit, composé et interprété par Goldman lui-même, s’impose d’emblée comme un incontournable. L’artiste le dit volontiers : ce morceau regorge de clins d’œil. Il y glisse un hommage appuyé au blues, et en particulier à la chanson « Tobacco Road » de John D. Loudermilk, tout en glissant une référence discrète à la mythique guitare Gibson.
Pour façonner ce tube, Goldman ne lésine pas sur les moyens : batterie, contrebasse, piano, saxophone pour une envolée en solo, sans oublier un chœur mixte qui donne de l’ampleur au refrain. L’alchimie prend. Dès sa sortie, le single décroche un disque d’or et s’arrache à plus de huit cent mille exemplaires. Le titre grimpe rapidement en tête des classements en France entre 1982 et 1983, preuve que la formule fonctionne.
Fort de son succès, le morceau sera adapté pour les clubs et les radios, allongeant la version initiale à près de cinq minutes trente, contre un peu moins de quatre minutes pour l’originale. Plus de trente ans après, en 2013, la chanson sera reprise par Amel Bent et Soprano dans un album hommage dédié à Jean-Jacques Goldman, confirmant la place du titre dans le patrimoine musical français.
L’héritage musical de Jean-Jacques Goldman
Dans l’imaginaire collectif, Jean-Jacques Goldman conserve une place à part. Même après avoir tiré sa révérence, il reste omniprésent : ses 265 titres diffusés inondent encore les ondes et les playlists. Parmi les morceaux qui forgent sa légende, « Quand la musique est bonne », « Là-bas », ou encore « Puisque tu pars » occupent une place de choix.
Mais l’empreinte de Goldman ne s’arrête pas à ses propres interprétations. Il a écrit pour d’autres des chansons devenues emblématiques, à l’image de « L’envie » pour Johnny Hallyday ou « Je sais pas » pour Céline Dion. À cela s’ajoutent ses reprises, comme celles d’Elton John, qui témoignent d’une curiosité et d’une humilité rares chez les artistes de sa trempe.
Goldman, c’est aussi ce statut particulier d’artiste plébiscité par le public, célébré à travers de multiples albums hommage et adaptations. Son influence traverse les générations, et chaque reprise, chaque nouvelle version, rappelle à quel point sa musique continue d’accompagner les moments forts, et parfois les silences, de la vie des Français. On peut éteindre la lumière, la mélodie reste. Impossible de tourner la page quand chaque note continue d’écrire l’histoire.













